Aujourd’hui 1er décembre, c’est la journée mondiale de lutte contre le sida. C’est l’occasion de se rappeler l’importance de la solidarité et de la lutte contre les discriminations.
Son importance peut paraître de plus en plus dérisoire. En effet, nous sommes à présent dans une nouvelle ère de la prévention. Les traitements préventifs (PrEP, TPE) empêchent de nouvelles contaminations, ils sont des outils incontournables et complémentaires aux préservatifs. Le traitement des personnes vivant avec le VIH permet quant à lui de réduire la concentration du virus tellement bas que ces personnes ne sont plus contaminantes (Indétectable = Intransmissible). Les dépistages sont de plus en plus accessibles grâce aux tests rapides et aux auto-tests. D’ailleurs, les contaminations au VIH diminuent légèrement mais sûrement depuis quelques années.
Malgré tout, la stigmatisation persiste encore fortement dans notre société. Le statut sérologique reste tabou et lorsqu’il est abordé, il continue d’effrayer. Quelques sondages effectués ces dernières années ont en effet démontré des résultats surprenants. Au Royaume-Uni, presque la moitié des personnes interrogées ont déclaré ne pas se sentir confortables d’embrasser une personne séropositive et une personne sur quatre n’envisageait pas la possibilité d’être en couple avec une personne séropositive1. En France, un dentiste sur trois a refusé frontalement ou indirectement de faire les soins dentaires classiques lorsque la personne annonçait être séropositive2. En Belgique, de très nombreuses personnes se sont vu refusées une assurance solde restant dû dans le cadre d’un crédit hypothécaire parce qu’elles étaient séropositives ou ont subi une surprime allant jusqu’à 400 %.
Beaucoup d’autres stigmatisations sont observées quotidiennement, de manière subtile, mais toujours douloureuse. Cela paraît peut-être banal pour certain•e•s de demander à l’autre si il•elle “est clean”, expression qui est rentrée désormais dans le langage courant. Pourtant, cela reste dégradant et insultant.
Toutes ces mises à l’écart ont un impact sur le bien-être et la santé mentale voire physique des personnes porteuses du VIH. Pourtant, nous œuvrons tous•tes à une société qui évolue, qui est inclusive et qui laisse les préjugés, la peur et l’ignorance de côté. Nous avons chacun•e un rôle à jouer pour répandre les bonnes informations de prévention et arrêter ces discriminations qui n’ont aucun sens. Continuons à en parler autour de nous et ne restons pas muets devant les actes de discrimination.
C’est pourquoi, plus que jamais, le 1er décembre nous serons nombreux•euses à porter le ruban rouge afin de commémorer les personnes décédées du sida et d’afficher notre solidarité au côté des personnes séropositives.
■ Simon Englebert,
Coordinateur du Centre S. – le centre de santé sexuelle liégeois.