Édito | Août 2006 – VIH et IST : parlons protection

La Plate-forme Prévention Sida, qui regroupe les acteurs concernés par la lutte contre cette maladie en Belgique francophone, vient de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation particulièrement tournée vers les jeunes. Son slogan est Face au sida, ne comptez pas sur la chance. Protégez-vous. Vous trouverez toutes les infos sur le site www.preventionsida.org. Les derniers chiffres sont à nouveau décourageants. En 2005, plus de 1000 nouvelles infections ont été détectées en Belgique, un peu plus encore qu’en 2004. Depuis 1997, le nombre de nouveaux porteurs du virus s’accroît chaque année, dans notre pays comme ailleurs en Europe. Tout se passe comme si le sida devenait une banalité. Si l’on peut se réjouir que les thérapies permettent aux malades de survivre, on dirait que l’on oublie les souffrances qui accompagnent ces traitements très lourds. Car aujourd’hui encore, il faut le répéter, on ne guérit pas du sida. Les statistiques montrent également que les relations homo- ou bisexuelles non protégées restent dans la population belge une des plus sérieuses voies de contamination. Elle touche principalement les hommes. Une enquête réalisée récemment à la demande de Ex Æquo révèle qu’un gay sur dix est séropositif. Le Conseil d’Administration d’Alliàge veut saisir cette occasion, durant cette période de vacances que l’on sait plus propice à la prise de risques, pour vous sensibiliser une fois encore. Pas question pour nous de faire la morale. Mais il est tellement facile, par l’usage du préservatif, d’éviter cette terrible infection que la recrudescence du sida ne peut nous laisser sans réaction. Les études démontrent aussi que les autres infections sexuellement transmissibles (IST) sont en augmentation, avec une montée sérieuse des cas de syphilis. Là également, le préservatif est le seul mode de prévention efficace dans la plupart des situations. Alors, ne gâchez pas vos vacances avec les gonorrhées ou le chlamydia, l’herpès, l’hépatite B ou C ou encore les condylomes, et plus encore, ne gâchez pas votre vie avec le sida. En nous protégeant, nous protégeons aussi les autres. Toutes ces infections ont des temps d’incubations durant lesquels aucun symptôme n’est visible même si la contagion a déjà eu lieu. Et dans ce cas le porteur de l’infection peut fort bien la transmettre à d’autres sans même le savoir. Par ailleurs, la mode du barebacking semble de plus en plus répandue. Ce terme désigne le fait d’avoir volontairement des relations sexuelles non protégées pour une personne séropositive. Si le partenaire est séronégatif,c’est jouer à la roulette russe avec sa vie. Mais même si le partenaire est séropositif, des risques existent pour l’un et l’autre. Il y a en effet au moins 2 virus du sida. On peut donc se voir contaminer une nouvelle fois par l’autre souche. De plus, si le VIH d’un des partenaires s’est montré résistant au traitement que l’autre partenaire suit, une nouvelle contamination risque bien de provoquer chez ce dernier les mêmes résistances et rendre inefficace son propre traitement. Face à cette situation, il faut cesser de regarder le préservatif comme un obstacle à une relation sexuelle réussie. Alliàge est un lieu où nous pouvons en parler entre nous, échanger nos expériences et nos savoir faire. N’hésitez pas à venir en discuter avec nous. Un autre site fourmille d’informations, de conseils pointus et de témoignages : www.safeboy.net. Alors, passez de bonnes vacances avec préservatifs et lubrifiant dans vos poches, prêts à l’action.

Pour le Conseil d’Administration, Thierry DELAVAL