Édito | Février 2006

Le Parlement européen réuni à Strasbourg a voté, mercredi 18 janvier, une résolution importante contre les discriminations homophobes. Il a ainsi clarifié sa position tout en interpellant la Commission. Cette dernière n’a en effet rien fait pour sanctionner deux « nouveaux » États membres qui ont récemment adopté des législations particulièrement hostiles aux lesbiennes et aux gays : la Pologne, qui a interdit les Gay Prides 2005 à Varsovie et Poznan (Lech Kaczyński, le Président polonais, se déclare ouvertement « partisan de la tolérance mais opposé à la propagation de l’orientation gay »), et la Lettonie qui a promulgué le 21 décembre dernier un amendement à sa Constitution précisant que « le mariage ne peut être que l’union d’un homme et d’une femme ». Le texte adopté par les eurodéputés condamne ces répressions homophobes. Il réaffirme aussi que “les partenaires de même sexe doivent jouir du même respect, de la même dignité et de la même protection que le reste de la société ». Il condamne fermement toute discrimination sur la base de l’orientation sexuelle et réclame à la Commission européenne de « garantir la liberté de mouvement des citoyens et de leurs familles ainsi que de leurs partenaires ayant contracté une union civile », même dans les pays où une telle union n’existe pas. Enfin, il demande de reconnaître les homosexuels comme victimes du régime nazi, et appelle à l’organisation d’un séminaire sur « l’échange de bonnes pratiques » le 17 mai prochain, date de la Journée mondiale contre l’homophobie. Cette résolution historique a recueilli l’approbation de 468 eurodéputés et l’opposition de 149 d’entre eux, issus principalement des droites italienne et polonaise. 41 se sont abstenus. Côté belge, 1 seul a voté contre : le Vlaams Belang Philip Claeys. 3 étaient ab- sents et les 20 autres ont voté pour. La résolution a été transmise à la Commission, aux Gouvernements des États membres et aux pays adhérents et candidats.

(Michel Thomé)