Édito | Février 2017 – Doutes, incertitudes… Ambiance crépusculaire sur le monde des lumières.

Bien sûr que nous savions. Bien sûr que la crise de 2007-2008, financière, puis économique, se muerait tôt ou tard en crise sociale. Bien sûr que nous n’avons pas été dupes une seule seconde.

Et pourtant, nous voilà,… 10 ans plus tard. Et nous assistons, un peu désemparés, à la marche du monde vers des territoires inconnus. Notre horizon s’assombrit à chaque nouveau pas, à l’est comme à l’ouest.

Des urnes sortent des personnages incongrus, vulgaires et arrogants. Des menteurs. Des racistes. Des homophobes. Des ultraconservateurs qui menacent nos étincelles. Trump a été investi. Le Royaume-Uni a voté sur fond de campagne anti migrants. Demain, les urnes au Pays-Bas, en France et en Allemagne.

Au Pays-Bas, c’est le PVV (Parti pour la liberté) de Geert Wilders qui a le vent en poupe. Il est crédité de près de 35 % des intentions de vote en ce début d’année. Le programme du PVV sur les droits sexuels est entièrement articulé autour du sécuritaire. Le sexisme et l’homophobie sont identifiés comme caractéristiques exclusives des musulmans. Ce sont eux qui sont dans le viseur et l’homonationalisme joue à plein.
Les élections auront lieu le 15 mars prochain.

Pour la France, le programme du candidat de droite est clair : pas d’adoption plénière pour les homos, pas de PMA pour les lesbiennes, pas de GPA pour personne. Il est personnellement hostile à l’avortement. Il a d’ailleurs voté contre la couverture des frais relatifs à l’IVG en 1982, contre la création du délit d’entrave à l’IVG en 1993, contre l’allongement du délai à 12 semaines en 2001. Il s’est abstenu pour supprimer la notion de détresse en 2014. Et a voté contre la surpression du délai de réflexion en 2016. Il a uniquement voté en faveur d’un texte à portée symbolique réaffirmant le droit à l’IVG. Et je ne parle pas du Front National traversé de courants contradictoires sur les questions de droits sexuels.
Les élections auront lieu le 23 avril prochain.

En Allemagne, c’est toujours la CDU d’Angela Merkel qui domine la scène politique, mais l’AfD (Alternative für Deutschland), parti anti migrants, a fait son entrée dans les parlements régionaux l’année dernière. Pour les élections du 24 septembre prochain, les sondages leur promettent 15 % et leur entrée au parlement fédéral pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale.

Le tableau est sombre. Très sombre.

Résistance. Emancipation. Vigilance. Nos libertés ne sont pas vaines. Nous les défendons, et continuerons de les défendre. L’égalité, c’est notre fondation. Une condition sine qua non de nos actions. La fraternité, cette chaleur qui nous unit dans l’amour et la convivialité.

On ne peut pas les laisser gagner. Pas partout. Pas définitivement.

Vincent Bonhomme
Président