Édito | Juillet 2014

Bien sûr, il y a les traditionnels et très gays (et très peu lesbiens) Gran Canaria, Sitges ou Mykonos. Il y a les très métropolitaines Berlin, Barcelone ou Londres. Il y a les très culturelles Avignon, Florence ou Munich. Il y a les plus sportives Chamonix, Biarritz ou Bilbao. Les plus exotiques Phucket, Praia ou Rio. Les plus lointaines San Francisco, Sydney ou Tokyo. Les plus ardennaises Durbuy, Bastogne ou Rochefort.

Bien sûr, il y a tout ça.

Mais avez-vous jamais songé à des lieux aux noms autrement plus lyriques ? Avez-vous jamais nourri le dessein d’apporter un peu de poésie à vos destinations préférées ?

Vous auriez pu alors envisager de vous rendre à Montcuq, célèbre entité du Lot immortalisée par Georges Brassens notamment. Vous auriez tout aussi bien pu planifier un voyage à Deux-Verges dans le Cantal. Ou encore, vous auriez pu penser au plus simple et plus spontané Bezon dans le Val d’Oise. Si votre curiosité est émoustillée, je vous recommanderai alors également le plus suggestif Longcochon perché dans le Jura ou le plus trivial Anus dans l’Yonne.

Le très préservé Condom dans le Gers est à peine à 473 km de la Trique dans les Deux-Sèvres. Ce qui peut être à la fois très long et très court. Mais le trajet jusqu’à Fion en Haute-Savoie est autrement plus fatigant.

Pourquoi pas, du coup, faire un détour par Monteton en Lot-et-Garonne ou encore par la vallée de l’Ardèche qui coule au pied de Bidon.

Evitez par contre à tout prix Fourqueux qui semble un véritable guet-apens. Bourré et la Baffe ne méritent pas non plus, me semble-t-il, qu’on s’y intéresse.

S’il vous reste encore un peu de temps, je vous conseillerai plutôt de le passer à Glandage dans la Drôme.

Mais surtout, le patelin qu’il ne vous faudra rater sous aucun prétexte, celui qui vous prendra un peu de temps mais qui vaut le détour, c’est, bien entendu, Bouffémont. Je ne résiste d’ailleurs pas à la tentation de retranscrire ici un extrait de « Tsoin Tsoin », chanson de O’Dett de 1936 et qui parle si bien de Bouffémont :

Entre Paris et Pontoise, il existe, aux environs
Un patelin en Seine et Oise qui s’appelle Bouffémont
Mon ami vient d’y acheter
Une villa, et chaque été

Il passe ses journées entières à Bouffémont
Il délaisse même ses affaires pour Bouffémont
Il n’a pas, j’vous certifie, d’autres ambitions
Son seul plaisir dans la vie, c’est Bouffémont

Voilà pour ce tour de France des patelins aux accents interlopes !

Bonnes vacances à toutes et à tous ! (Et merci à ceux qui nous ont fait découvrir ou redécouvrir cette très belle chanson,… ils se reconnaitront).

Vincent Bonhomme