Édito | Juillet 2015

Conjuguer en vacances

Rester célibataire et flirter sur le net, s’attacher à un sex friend, concevoir des projets de mariage, réfléchir à la parentalité, profiter des beaux jours pour faire les parkings et les parcs, remplir son calendrier de prides diverses et variées, partir en vacances dans le Larzac ou à Mykonos, relire Les Cent Vingt Journées de Sodome ou Sodome et Gomorrhe, voir ou revoir The smell of us et The torch song trilogy, baiser pour la première fois dans une salle de cinéma ou dans une grange à foin, recroiser une ancienne copine qui n’a pas changé, se proposer comme bénévole, s’engager, remplir sa déclaration d’impôt, se créer un profil sur un site libertin, sur Tinder, Hornet ou Grindr ou Planetromeo, se promettre de se remettre au sport, mais alors avec douches collectives, repenser à Sitges et sa plage de la muerte, regarder les jupes et les shorts s’épanouir dans les rues, bien choisir sa place dans le bus ou le train, s’installer à une terrasse et être distrait, revoir le sex friend et se dire que c’est la dernière fois, s’épiler, se raser, se laver, et sortir toute la nuit, rentrer et entendre les oiseaux, s’enfiler une côte à l’os en buvant un excellent pinard, lascif, dans un jardin, refaire le monde sous un tilleul, penser, un peu, à la famille, rester chez soi et déballer son nouveau vibro, trois vitesses, se donner rendez-vous au village gaulois ou au château de Franchimont, préférer les jeux de la campagne à ceux de la ville, être à poil en bord de Semois, ou plus habillé à la Boverie et regarder la ville se transformer, les buissons repousser, les jardiniers retailler, accepter de nouvelles responsabilités, s’engager en terrain inconnu, mais avec confiance, murmurer avoir déjà couché pour de l’argent, essayer les toilettes de droite, ou de gauche, être éméché et siffloter, et regarder des chevilles qui dansent, un irrépressible sourire, elle a de l’allure sur sa vespa, se souvenir de ses horaires de travail, attendre, revoir le blanc de sa peau, le caresser, l’aimer un peu, partager, réécouter ce vieux disque espagnol qui traîne, à moins que ce ne soit de l’italien, et la plage, ces cordons dunaires sans fin, ces ébats à l’ombre de jeunes garçons, ou de moins jeunes, ou de moins garçons, et de la musique en bas des reins, c’est extra,…

Mais surtout, surtout,… les tapas et la sangria à la Maison Arc-en-Ciel de Liège le 10 juillet prochain à partir de 19h.

Bonnes vacances !

Vincent Bonhomme