A l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre l’homophobie, la Province de Liège et LaLucarne.org asbl ont présenté l’exposition “La lutte contre l’homophobie : un engagement provincial pour un combat mondial !”. Cette exposition se compose de 5 panneaux organisés comme un zoom géographique : Monde, Union Européenne, Belgique, Wallonie et Province de Liège. Symboliquement, le vernissage de cette exposition s’est déroulé le 17 mai dernier, 7ème Journée Mondiale de Lutte contre l’homophobie. Monsieur le Député provincial Christophe Lacroix, et Francis Lamberg, Président de Lalucarne.org asbl, l’ont rappelé dans leur allocution, l’homophobie est loin d’être un sujet réglé et continue à devoir faire l’objet d’un combat quotidien comme le démontre les résultats du rapport annuel de SOS-Homophobie qui fait le point sur les quelques 1.500 témoignages recueillis l’an passé par l’association.
Principaux constats : les agressions physiques à caractère homophobe augmentent de 42%, et les injures homophobes sur internet de 66%. Les victimes sont majoritairement des hommes (75%).
Diffamation, insultes, harcèlement, chantage ou menaces allant jusqu’aux appels au meurtre, les témoignages d’agressions homophobes sur Internet ont flambé de 66% en 2010. Plus d’une injure homophobe sur cinq est en effet proférée sur le Net, par des internautes ou même directement par des éditeurs de sites, souvent d’orientation religieuse ou d’extrême-droite, relève le rapport.
Après Internet, les lieux publics concentrent 13% des signalements, soit une hausse de 43% entre 2009 et 2010. Au total, près de 20% des cas d’homophobie sont relevés dans les lieux publics, les commerces et services, ainsi que “plus de la moitié des agressions physiques”, poursuit l’association. Dans la rue, le bus, le métro mais aussi des lieux connus de drague gay, où l’on vient “casser du PD”, précise l’association.
“Cette hausse importante n’est pas forcément liée à une augmentation des actes homophobes”, tempère l’association. “Les victimes osent plus témoigner […] Les discriminations qui pouvaient paraître « acceptables » il y a quelques années aux yeux de la société et donc des personnes homosexuelles ou trans, sont de moins en moins tolérées aujourd’hui.”
Par contre, un léger recul des cas d’homophobie au travail est observé: en effet, 12% en 2010 contre 14% l’année précédente. En 2008, le travail était le premier lieu d’agression homophobe.
Enfin, même si cela paraît étonnant, la famille et les voisins ne sont pas en reste : près d’une agression homophobe sur cinq (19%) est commise par un voisin, et 13% par l’entourage familial et amical. Le milieu scolaire, quant à lui, reste un environnement où, assez paradoxalement, il faut bien le dire, l’homophobie reste particulièrement présente.
Ce rapport 2011 de l’association SOS-Homophobie se fonde sur les 1.483 témoignages recueillis l’an passé. Des signalements en hausse de 18% par rapport à 2009.
Autant d’éléments prouvant que l’homophobie sait être virulente et éclatante, encore aujourd’hui. Mais c’est bien l’homophobie quotidienne, sourde et pernicieuse, qui constitue l’essentiel des témoignages reçus. C’est une homophobie “ordinaire”, souvent invisible, qui ne dit pas toujours son nom et destructrice sur le long terme.
Le rapport annuel de SOS-Homophobie est plus qu’un outil statistique : un appel militant à la conscience des femmes et hommes engagé-e-s en politique. Pour que les centaines de victimes qui appellent chaque année et les milliers qui se taisent n’aient pas le sentiment amer que leur pays se moque de ce qu’ils et elles peuvent vivre au quotidien. La lutte contre l’homophobie n’a de sens que si elle est accompagnée d’un combat pour l’égalité des droits. Enfin, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes ne doit à aucun moment de leur vie un critère pour les discriminer ou les attaquer. Il est bon de le rappeler…
Jean-François Pondant, Président.