Édito | Décembre 2010

J’ose imaginer qu’il n’est point besoin de rappeler que le 1er décembre est la journée mondiale de la lutte contre le sida. Cette année encore, plusieurs actions et événements seront organisés.

Entre autres, l’équipe du bus « Sex’Etera », de la Province de Liège, tiendra ce 1er décembre dans le piétonnier des rues Vinâve d’Ile et Pont d’Ile un stand d’information autour d’un sapin décoré de boules de Noël renfermant un préservatif. Une action ludique et intéressante pour attirer et sensibiliser le plus grand nombre aux questions liées à la sexualité et à la prévention.

Parallèlement à cette initiative, Alliàge participera à la 8e Journée Arc-en-Ciel, organisée par Arc-en-Ciel Wallonie en partenariat avec Ex Aequo, qui aura lieu ce 4 décembre 2010 et qui aura pour thème la sérophobie.

La réflexion se portera sur la place à accorder à la séropositivité dans les associations LGBT ainsi que sur la problématique de la sérophobie dans les milieux associatifs LGBT. « En effet, dans les années ‘80, la lutte contre le Sida a permis de rendre de plus en plus visibles les gays et lesbiennes et a montré leur capacité de solidarité et de mobilisation. Ce combat a également ouvert la voie à d’autres engagements en matière d’égalité des droits (reconnaissance du couple homo, mariage homo, adoption, etc.). Près de 30 ans plus tard, ces sujets ont pris l’ascendant sur celui de la prévention et de la lutte contre le Sida, alors que le nombre de gays séropositifs est en constante augmentation. L’équation « Homosexualité = Sida », si longtemps assénée comme une vérité et ressentie comme très stigmatisante par les gays, a peut-être participé à ce déficit d’intérêt. »

« L’année dernière, Ex Aequo proposait une campagne autour de l’invisibilité des séropositifs dans le milieu gay, abordant le problème de la sérophobie (rejet et discrimination d’une personne sur base de sa séropositivité), latente ou patente, surtout dans les relations sexuelles et affectives. La sérophobie affichée et le silence autour de la séropositivité conduisent trop souvent à l’exclusion et à l’auto-exclusion. Par peur du rejet et de la déception, la personne séropositive se refuse souvent à entamer des relations affectives ou préfère se retirer de la vie sociale. Cette campagne « si tu es prêt à l’entendre, je suis prêt à te le dire » a semblé mettre le doigt sur un tabou très ancré au sein d’un public, paradoxalement parmi les plus touchés par le VIH. »

C’est pourquoi, cette année, l’accent sera mis sur la poursuite de ce débat concernant l’invisibilité de la séropositivité. Outre la Journée Arc-en-Ciel de ce 4 décembre, une campagne de sensibilisation du public gay contre l’invisibilité et les discriminations sérophobes dont sont l’objet les séropositifs parmi les gays a été mise sur pied par Ex Aequo. Celle-ci aborde la place de la personne séropositive au sein de collectifs LGBT.

Enfin, d’un point de vue pratique, notez donc que la Journée Arc-en-Ciel de ce 4 décembre 2010 se déroulera au CGLN de Namur (rue des Brasseurs, 13) et que le nombre d’inscrits est limité.

Pour tous renseignements, n’hésitez pas à contacter Ex Aequo (02/736.28.61 ou info@exaequo.be) ou Arc-en-Ciel Wallonie (04/222.17.33 ou courrier@arcenciel-wallonie.be).

Jean-François Pondant, Président.