Édito | Juin 2009

« L’école démocratique » de mars 2009, publié par l’Appel Pour une école Démocratique, a particulièrement retenu mon attention ; son dossier a comme intitulé « Combattre l’homophobie – pour une école ouverte à la diversité ». Il devrait être d’ailleurs très bientôt disponible sur Internet. De plus, l’Aped organise le 17 octobre 2009 une journée d’étude qui aura pour titre « Six heures pour l’École démocratique » ; un atelier « sexisme et homophobie » y est prévu.

Aujourd’hui encore, les LGBT, élèves comme membres du personnel, souffrent dans le système scolaire. Toutes les enquêtes qualitatives faites nous font part de cette réalité ; entre autres, celles ayant trait au taux de suicides des jeunes LGBT. L’école, assez honteusement, reste le premier lieu d’insécurité pour ces jeunes qui sont victimes de comportements homophobes de la part de leurs pairs mais aussi de l’institution elle-même ou de ses représentants.

Pour tous les jeunes, nous le savons, l’adolescence est un passage difficile ; un jeune homo se verra confronter, lui, à des problèmes supplémentaires : absence de modèles, pressions à la conformité hétéro… En fin de compte, ce n’est pas l’homosexualité qui pose problème mais bien son acceptation sociale.

L’homosexualité, il est vrai, est de plus en plus souvent évoquée dans les classes … mais de quelle manière ? Elle est encore trop régulièrement envisagée comme un problème et non dans une optique de compréhension positive et surtout de soutien aux jeunes homos.

Dans ce but, un guide pédagogique a été publié en 2009 par le Ministère de la Communauté française. Il devait constituer une véritable avancée politique ; il n’a malheureusement pas eu les effets espérés. Tout d’abord deux graves lacunes ont été soulevées au niveau de la conception de l’outil : un manque d’enquête préalable et une absence de méthode d’évaluation à long terme. De plus, la diffusion et la promotion des 3000 exemplaires imprimés n’a guère été efficace… Enfin, rien n’a été prévu pour gérer les évaluations proposées en fin de guide.

Reste à espérer que cette initiative n’a pas été un total coup dans l’eau mais que certaines écoles ou certains enseignants ont quand même été tentés d’utiliser cet outil qui avait comme qualité initiale de reposer sur de fort bonnes intentions !

Jean-François Pondant, président