Édito | Septembre 2008

Les J. O. et les gays Matthew Mitcham, seul sportif gay déclaré des J. O L’événement de l’été, c’était les Jeux Olympiques de Pékin. Les belles performances des athlètes présents ne feront pas oublier les polémiques liées au choix de la Chine, qui n’est pas vraiment le pays des droits de l’homme. La Chine n’est pas non plus championne de la tolérance vis-à-vis des gays et des lesbiennes ! Mais cela n’explique pas pourquoi sur les 10.500 sportifs et sportives qui ont participé aux jeux, seuls 1 homme et 9 femmes sont ouvertement gays. Les J. O. démontrent de ce point de vue la triste réalité mondiale de l’homophobie régnante dans le monde sportif.

Félicitons dès lors les quelques athlètes qui ont le courage d’afficher leur orientation sexuelle, comme les footballeuses Victoria Svensson (Suède), Linda Bresonik (Allemagne) ou Natasha Kai (USA) ; la cycliste Judith Arndt (Allemagne), la joueuse de tennis Rennae Stubbs (Australie) ; les joueuses de softball Lauren Lappin et Vicky Galindo (USA), et même le couple lesbien dans l’équipe norvégienne de handball, Gro Hammerseng et Katja Nyberg. Du côté des hommes, seul le plongeur australien Matthew Mitcham, médaillé d’or au plongeon de 10 mètres, est ouvertement gay.

Comme il n’y a aucune raison qu’il y ait moins de gays et de lesbiennes parmi les sportifs qu’ailleurs, on peut estimer qu’entre 500 et 1.000 d’entre eux le sont. Les athlètes constituent souvent des modèles, des personnes de référence auxquelles s’identifier. C’est pourquoi ceux qui assument leur homosexualité participent à la lutte contre l’homophobie de façon plus efficace que de nombreuses campagnes de sensibilisation. À part les quelques courageux mentionnés ici, on ne peut pas dire que les J. O. de Pékin aient été à la hauteur de nos espérances. Mais bon sang, que certains d’entre eux étaient sexy ! Quoi qu’il en soit, vivement les Gays Games 2010 à Cologne!

Thierry Delaval