Édito | Septembre 2010

Finies les vacances!

C’est en grande forme qu’Alliàge effectue son retour: premier tea dance depuis le mois de juin, présence à la Gay Avroy Street, vernissage d’une nouvelle exposition de photographies et de sculptures à la Maison Arc-en-Ciel, nouvelles perspectives “Imago”, sortie culturelle à l’étranger et autres rencontres, …

La rentrée, c’est aussi le moment de rafraîchir la motivation de son engagement. Reformuler les raisons qui nous ont amenés un jour à passer la porte de la Maison Arc-en-Ciel. Faire le point sur les actions de l’association qui rencontrent les raisons qui nous y ont amenés. Enfin, partager avec les autres membres la vision de l’orientation que l’on souhaiterait voir suivie.

L’actualité des dernières semaines nous a livré maintes histoires de placards ; entrouverts, ouverts de force ou encore enfouis au fin fond des mémoires.

De Ricky Martin presque, quadragénaire à Joe Mc Elderry, vainqueur du x factor anglais, outé sur facebook, en passant par Mickael Jackson et maintenant Christopher Reeves dont le caractère hypothétique du coming out n’est que subsidiaire, nous nous rendons compte qu’il n’est pas encore toujours aisé de montrer qui on est réellement.Nous avons tous, nous qui lisons cet Alliàgenda, fait le pas. Pourtant, accepter et imposer son identité sexuelle reste une épreuve parfois dramatique.

Nombre de jeunes ne peuvent affronter la force de l’hétéronormalisme de leur entourage et se déchirent entre le besoin de reconnaissance sociale et leur épanouissement sentimental et sexuel. Parfois jusqu’à l’irrémédiable. Ce dilemme n’est pas propre aux adolescents; des hommes et des femmes arrivent à l’âge “raisonnable” avec comme bagage un lot de secrets plus ou moins discrètement enveloppés dans des postures sociales de composition.

J’imagine qu’un garçon, une fille, me voyant manifester mon attachement à mon ami, en rue, dans mon environnement professionnel ou familial, puisse y trouver une once d‘énergie. Ce geste peut devenir une arme contre la claustration, le poids de la différence, la peur du rejet.

Quand par souci de discrétion, il m’arrivera d’hésiter à prendre une main aimée dans la mienne, j’y penserai.

Que le “On nous regarde peut-être!” soit un encouragement et non un avertissement.

Toute l’équipe d’Alliàge vous souhaite une excellente rentrée et se fait une joie de vous revoir.

Vincent Demonty